L’artiste, introduction par le sculpteur John Dowie
Né en Hollande, il reçoit ses premières leçons d’art en Australie, puis retourne se former dans son pays natal. Grand voyageur, Gabriël Sterk est un véritable enfant de son temps qui fait du monde son pays. Néanmoins, il demeure profondément européen et sa « néerlanditude », pour ainsi dire, est la racine sur laquelle toutes les autres influences se sont greffées.
Artiste imaginatif, il a eu la chance de passer ses premières années au Kasteel de Haar, magnifique château près de Breukelen, aux Pays-Bas. Les arbres du parc, taillés en têtards et aux formes curieuses, nourrissaient son imaginaire. Il y voyait des personnages à moitié humains, qu’un sortilège avait transformés en végétaux. Ces influences qu’il porte émergent à ce jour dans plusieurs de ses compositions. Son Adam et Ève et ses sculptures en « vagues » ou « nuages » en sont des exemples. La présence de chevaux à cette époque fut également une source fertile d’inspiration. La connaissance assurée de leurs formes, acquise durant l’enfance, lui a permis d’élaborer des compositions follement audacieuses avec une déconcertante facilité. Phaéton aurait, j’en suis sûr, arraché un soupir d’étonnement au Bernin lui-même.
Je dois dire ici qu’avec toute cette virtuosité, l’art de Sterk est bien discipliné. Le secret de son succès ? Son identification à la grande tradition figurative de la sculpture européenne et une solide formation au métier de son art, là où d’autres perdraient le contrôle.
C’est un homme d’une énergie exceptionnelle, qui aime le travail. Il a décidé très tôt que s’il devait couler ses sculptures en bronze, il serait obligé de faire la majeure partie du travail lui-même, et comme à la Renaissance, il est devenu son propre fondeur. La connaissance professionnelle de son moyen d’expression se retrouve partout dans son œuvre, que l’on peut considérer comme conçu pour le bronze dès le départ.
Gabriël Sterk, qui travaille en France et en Australie, est maintenant dans l’âge mûr; avec de nombreux accomplissements et de nombreux autres à venir. Il y aura croissance et changement, mais il restera probablement un artiste figuratif. Quoi qu’il arrive, la conscience de l’équilibre et de l’interaction des pleins et des vides qui sous-tendent tout l’art en trois dimensions révélera toujours au spectateur que c’est l’œuvre d’un homme qui pense comme un sculpteur.
John Dowie
Adélaïde, 20 mars 1985
Remportant le premier prix pour un autoportrait peint en 1959, le jeune artiste participe durant l’année à des cours de dessin à Adélaïde. En décembre de cette même année, il décide de revenir en Europe pour poursuivre ses études d’art. Après une courte période en Italie, Gabriël Sterk poursuit ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts à Amsterdam, où il étudie la sculpture entre 1960 et 1967.
- En 1969, il reçoit le Grand Prix de Rome pour Adam et Ève. L’Académie des Beaux-Arts lui donne la médaille Louis Weiller en 1974 pour son portrait de Jeune Fille (acquisition par le Musée de sculpture de Beelden aan Zee, Pays-Bas).
- Jusqu’en 1979, Gabriël Sterk travaille principalement aux Pays-Bas, où nombre de ses sculptures en bronze se trouvent sur des places publiques ou dans des collections privées.
- En 1979, il retourne en Australie pour exécuter des commissions majeures : la Jument et son Poulain pour la ville de Scone (New South Wales), et The Ghan pour Alice Springs. Il réalise aussi les Étalons pour l’établissement vinicole Rymill dans le Coonawarra.
- 1985-1987, exposition de bronzes à la Galerie Bernheim-Jeune (Paris).
- Déménagement en France en 1987. .
- Documentaire sur l’artiste à la télévision française. .
- En 1992, le Prix d’Excellence du « Grand Prix Rodin » lui est décerné par The Hakone Open-Air Museum au Japon pour son bronze monumental Noyade (Drowning). La même année, le Prix du Président de la République à la Première Biennale Internationale de Sculpture Animalière de Rambouillet lui est décerné pour la maquette de Phaéton.
- En 1993, il reçoit le Prix du Public au Château de Coubertin et le Premier Prix du premier salon d’Automne de Saumur pour son Poulain.
- Il s’installe à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, où il expose ses œuvres majeures dans son jardin, à proximité du centre ville.